Pourquoi parler des émotions ?
Issues d’un parcours académique élitiste faisant la part belle au cognitif et au mental, nous avons eu, toutes les deux, besoin de “redescendre dans le corps” pour nous connecter à notre intuition, nos émotions et sensations pour pouvoir aller un cran plus loin dans le chemin de la connaissance de soi.
Nous avons donc évidemment eu à cœur de consacrer notre deuxième module du parcours CHOOSE! aux émotions !
Sur ce chemin, trois apprentissages m’ont vraiment aidée à faire ce “travail” sur les émotions. Sanaa
1- Vivre avec mes émotions me permet d’avoir un sentiment de complétude
Lors de mes précédents postes, j’ai toujours eu le sentiment qu’on attendait d’être efficacité, que mon cerveau fonctionne à 100% (voire plus) et que mon corps était totalement au service des objectifs que je lui imposais. Toute émotion dite désagréable qui allait venir diminuer ma performance n’avait pas sa place. Cette situation m’a énormément pesée lors de mes dernières années en entreprise car je me sentais clairement coupée d’une partie de moi…
Mon cheminement a été de comprendre que vivre pleinement sa vie signifie pour moi vivre intensément des moments de joie et accepter aussi les moments où certaines émotions plus désagréables me traversent.
Au final, aujourd’hui je me rends compte que les émotions désagréables sont là pour me dire quelque chose, me mettre en mouvement et adapter, changer, transformer des choses de ma vie.
2- Comprendre et intégrer qu’une émotion est un signal
En effet, une émotion n’est finalement rien d’autre qu’un signal. Du latin movere, l’émotion se manifeste de manière physiologique, pour nous indiquer un danger, une action à entreprendre.
Elles sont en théorie bénéfiques pour notre survie si nous arrivons à les écouter et à comprendre ce qu’elles souhaitent nous exprimer.
Ma pratique de la communication non violente m’a énormément aidée sur ce chemin d’écoute et de compréhension.
Aujourd’hui à chacune des situations agréables ou désagréables, je me pose les trois questions suivantes :
· quelle est l’émotion qui me traverse ?
· comment se manifeste-t-elle physiquement dans mon corps ?
· qu’est ce que cette émotion est venue me signaler ?
Me poser ces questions me permet de prendre du recul et d’observer et non plus d’être submergée par l’émotion.
3- Prendre conscience que je suis responsable de mes émotions
Enfin cette prise de conscience est à la fois libératrice car je peux reprendre le contrôle de mes émotions et, dans un premier temps, déconcertante car elle va à l’encontre de notre vocabulaire et de notre éducation : tu m’as énervée - cette situation me rend triste - cela me blesse - tu ne peux pas me faire ça.
Aujourd'hui je suis convaincue que les circonstances d’une situation sont neutres et que ce sont mes pensées ou les histoires que je me raconte qui vont créer en moi certaines émotions.
En effet, prenons l’exemple d’une situation classique d’un manager qui s’énerve en réunion : je peux choisir de penser que c’est à cause de moi (j’ai dû dire quelque chose qu’il le met dans cet état) ou bien choisir de penser qu’il doit avoir des soucis dans sa vie, qu’il a dû avoir une journée compliquée… Autrement dit, selon l’histoire que je me raconte à ce moment-là je peux créer une émotion peut-être de culpabilité ou bien au contraire d’empathie pour mon manager.
Et je suis seule en contrôle de l’interprétation de cette situation. La libération vient de la capacité d’être en mesure de choisir l’histoire que je souhaite me raconter à cette situation donnée.
Et vous, souhaitez-vous choisir les histoires que vous vous racontez ? Si oui voici une pratique qui pourrait vous y aider :
Identifiez une situation qui vous crée une émotion dite agréable ou désagréable et suivez les étapes décrites ci-dessous :
Décrire la situation de manière objective sans interprétation : qu’est-ce qu’une caméra aurait filmé ?
Identifier la pensée qui vous traverse à l’évocation de cette situation : qu’est-ce que vous vous dites de cette situation ?
Observer et nommer l’émotion qui émerge à l’évocation de cette pensée : ce n’est pas la situation qui crée l’émotion mais bel et bien la pensée.
Observer minutieusement ce qui se passe dans votre corps.
Se demander si cette pensée me fait du bien ou si je préfère la transformer ?
Si je décide de la transformer, choisir la pensée que je souhaite mettre à la place.
Exercez-vous lorsque la situation se reproduit !
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